LIEN. Rencontres d’Averroès 2018 / Quelles relations entre les sexes, d’hier à demain, en Méditerranée ?

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Tous les automnes à Marseille, les rencontres d’Averroès proposent une série de conférences. Elles sont ensuite diffusées en ligne.

Le site : http://www.rencontresaverroes.com

Les Rencontres 2018.
“Pour leur 25e édition, les Rencontres d’Averroès ont choisi d’aborder un thème qui questionne et secoue aujourd’hui toutes les sociétés : les relations entre les sexes, à la fois dans le temps long de l’histoire et dans notre contemporanéité, à l’échelle du monde méditerranéen.”

PREMIÈRE TABLE RONDE : DES RELATIONS FONDÉES SUR DES TEXTES, SACRÉS ET PROFANES ?

Animée par : Jean-Christophe Ploquin (La Croix)
Avec : Monique Baujard, Sophie Bessis, Asma Lamrabet, Marc-Alain Ouaknin

DEUXIÈME TABLE RONDE : DES RELATIONS FONDÉES SUR DES IMAGINAIRES ET DES VALEURS ?

Rencontre modérée par Joseph Confavreux (journaliste, Mediapart)
Avec : 
Houria Abdelouahed, psychanalyste, maître de conférences et directrice de recherches à l’université Paris Diderot.  
Geneviève Fraisse, philosophe, historienne de la pensée féministe, ancienne Déléguée interministérielle aux droits des femmes.
Gianfranco Rebucini, anthropologue, chercheur au CNRS, notamment autour de la question de la masculinité au Maroc et des questions de genre en Méditerranée.
Nadia Tazi, philosophe, essayiste, journaliste et éditrice.

Les relations entre les sexes, selon toutes les formes et les configurations existantes, témoignent le plus souvent d’interdits profondément inscrits dans l’épaisseur anthropologique des sociétés. La prohibition de l’inceste est sans doute la plus universelle, mais les interdits, les discriminations comme les répressions engagées contre les homosexualités, par exemple, ne sont pas les moindres dans les sociétés méditerranéennes d’hier, largement rurales, comme dans celles d’aujourd’hui, principalement urbaines.
Quelles valeurs et quels imaginaires gouvernent encore ces sociétés ? Sommes nous toujours au temps du « mariage au plus près », de l’entre-soi conjugal et familial, comme l’analysait jadis Germaine Tillion dans Le Harem et les cousins ?
L’honneur, le plus souvent ciblé sur la virginité des femmes, la virilité, volontiers mise en scène et en actes par les hommes dans l’espace public, la maternité, le plus souvent magnifiée mais qui est aussi subie et non toujours choisie… Qu’est-ce qui se joue, encore et toujours, autour des valeurs et de la réputation d’une personne ou d’une famille, dans le regard des autres ?
Autour de quels imaginaires et de quelles valeurs sont fondées les relations entre les sexes dans les sociétés méditerranéennes contemporaines ?
Assiste-t-on à de profondes évolutions voire révolutions, ou bien les valeurs, les principes et les mentalités demeurent-ils largement intangibles ? Entre les héritages d’hier et les relations entre les sexes aujourd’hui, vers quels chemins allons-nous ?

TROISIÈME TABLE RONDE : DES RELATIONS FONDÉES SUR DES PRATIQUES ET DES MOUVEMENTS DE CONTESTATION ?

Rencontre modérée par Thierry Fabre 
Avec : 
Zeynep Direk, philosophe, spécialiste des questions féministes à l’université Koç, à Istanbul.
Mohamed Kerrou, anthropologue, professeur à l’université de Tunis.
Ghania Mouffok, journaliste et essayiste. Elle mène une recherche sur trois générations de femmes algériennes et sur la place du corps des femmes dans l’espace public.
Leïla Tauil, philosophe, résidente à l’IMéRA dans le cadre de la Chaire Averroès, chargée de cours au département d’arabe de l’Université de Genève.

Les textes, sacrés comme profanes, les imaginaires et les valeurs guident ou orientent sans doute une part non négligeable des relations entre les sexes dans les sociétés méditerranéennes. Mais qu’en est-il des pratiques ? De l’inventivité des sociétés et de leurs acteurs, de la capacité des individus – et des jeunes générations en particulier – à contourner les interdits et à vivre leur liberté, par exemple à travers une sexualité hors mariage ou dans des relations entre même sexe ?
Qu’est-ce qui se joue aujourd’hui entre les sexes et les genres dans les sociétés méditerranéennes ? Quels premiers bilans tirer des mouvements de contestation politiques et sociétaux, notamment du mouvement LGBTQI ? Sont-ils en train de changer profondément la donne ? Comment évoluent les formes de violence, singulièrement les violences intraconjugales ? Où en est-on de la répression des pratiques sexuelles considérées comme « déviantes », selon la norme ? S’agit-il de violences exercées au nom de références religieuses ou à partir de pouvoirs autoritaires ?

QUATRIÈME TABLE RONDE : DES RELATIONS FONDÉES SUR DES CAUCHEMARS ET DES RÊVES ?

Rencontre modérée par Marie Lemonnier (journaliste, l’Obs)
Avec :
Sanaa El Aji, sociologue et journaliste.
Judith Colell, réalisatrice, scénariste et productrice espagnole. Cofondatrice de l’Association des femmes cinéastes et des médias audiovisuels (CIMA).
Mohamed Kacimi, écrivain et dramaturge.
Krista Lynes, anthropologue, professeur à l’université Concordia de Montréal. Elle travaille sur les mouvements féministes et LGBTQ, et sur les représentations de la crise migratoire en Méditerranée.

Au-delà des simples constats et des configurations actuelles des relations entre les sexes dans les sociétés méditerranéennes, quelles sont les grandes tendances qui se dessinent et qui peuvent être anticipées, aujourd’hui pour demain ?
Quel est l’impact dans les sociétés méditerranéennes des bouleversements qui se jouent à l’échelle mondiale, face notamment au harcèlement sexuel, à travers des mouvements comme #MeToo par exemple ? Assiste t-on à un nouveau cours ?
Les avancées technologiques, numériques, biologiques, génétiques ou médicales changent-elles les relations entre les sexes ? Ces sociétés résistent-elles à ces changements ou cherchent-elles plutôt à les accompagner, à leur manière ?
De nouveaux styles de vie, des formes de vie singulières sont-ils en train d’émerger, notamment à travers les nouvelles générations ? Autour de quelles promesses et de quels rêves ? Violences, répressions et mouvements de régression, de rappels à l’ordre, inspirent-ils au contraire des cauchemars toujours recommencés ? Prédation, exaction, viol et réclusion, largement pratiqués par des mouvements extrémistes, constituent-ils de tragiques exceptions ? Quelles sont les normes nouvelles qui s’instaurent ?
Comment imaginer l’avenir des relations entre les sexes dans les sociétés méditerranéennes ? Cette quatrième table ronde clôturera cette 25e édition.