LIEN. Conférence “Des hommes, des femmes et des dieux” Religions, religiosités, spiritualités, croyances et incroyances aujourd’hui en Méditerranée et au Moyen-Orient”.

Université populaire 2019-20 de l’Iremmo, Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient. Lien : http://iremmo.org.

Cycle 2019/2020 “Des hommes, des femmes et des dieux” Religions, religiosités, spiritualités, croyances et incroyances aujourd’hui en Méditerranée et au Moyen-Orient.

Cette rencontre au eu lieu le 1er octobre 2019. Voir le LIEN.
Avec Rachid Benzine, Leili Anvar, et Marion Muller-Colard. Modération : Jacques Huntzinger (Voir les descriptions en dessous de la vidéo).


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Mardi 1er octobre 2019
Rencontre avec :

  • Rachid Benzine, islamologue, essayiste et historien. Il a enseigné à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et a été chercheur associé à l’Observatoire du religieux. Il a notamment donné des cours à l’Université catholique de Louvain (UCL), et à la Faculté de théologie protestante de Paris, où il est chercheur associé au Fond Paul Ricœur. Il est codirecteur de la collection « Islam des lumières » aux éditions Albin Michel, qui publie des ouvrages sur la pensée musulmane libérale contemporaine. Auteur notamment de “Les Nouveaux Penseurs de l’islam” (Albin Michel, 2004), “La République, l’Église et l’Islam : une révolution française” avec Christian Delorme (Bayard, 2016), “Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ?” (Le Seuil, 2016), “Des mille et une façons d’être juif ou musulman avec la rabbin” Delphine Horvilleur (Seuil, 2017) et de “Finalement, il y a quoi dans le Coran ?” (La Boîte à Pandore, 2017).
  • Leili Anvar, auteure, journaliste et traductrice, maître de conférences en langue et littérature persane à l’Inalco. Ses travaux sont principalement consacrés à l’étude de la littérature mystique ainsi qu’à la littérature amoureuse et ses développements spirituels. Précédemment animatrice de l’émission « Les Racines du ciel » sur France Culture qu’elle a co-produite avec Frédéric Lenoir, elle est aussi chroniqueuse pour Le Monde des religions et animatrice de l’émission « Islam » sur France 2. Elle a notamment traduit “Paroles de Vérités d’Ostad Elahi” (Albin Michel, 2014), “Le Cantique des oiseaux d’Attâr” (traduction inédite en vers, Éditions Diane de Selliers, 2012), publié “Les Femmes, l’amour et le sacré” avec Jean Clair et Abdelwahab Meddeb (Albin Michel, 2010) et “Trésors dévoilés. Anthologie de l’islam spirituel” (Seuil, 2009).
  • Marion Muller-Colard, théologienne et écrivaine. Docteure en théologie de l’Université protestante de Strasbourg, elle a également réalisé une année de spécialisation en études juives à Jérusalem. Longtemps aumônier en milieu hospitalier, elle est aujourd’hui membre du comité consultatif national d’éthique. Auteure régulière pour l’hebdomadaire protestant français Réforme, elle anime également une émission de télévision une fois par trimestre dans l’émission “Présence protestante” sur France 2. Auteure de nombreux essais, récits, et ouvrages jeunesse. Son essai “L’Autre Dieu. La plainte, la menace et la grâce” (Labor et Fides, 2014) a obtenu en 2015 les prix « Écritures & Spiritualités » et « Spiritualités d’aujourd’hui », et son essai “L’intranquilité” (Bayard, 2016) a reçu le prix de la spiritualité La procure en 2017.

Modération : Jacques Huntzinger, directeur de recherche au Collège des Bernardins, coresponsable du séminaire « Liberté de religion et de conviction en Méditerranée : les nouveaux défis ». Ancien haut-fonctionnaire aux Nations-unies et ancien ambassadeur de France. Engagé de longue date dans le dialogue méditerranéen, il a notamment coordonné les Ateliers culturels méditerranéens et a été ambassadeur en mission auprès de l’Union pour la Méditerranée. Auteur notamment de “Il était une fois la Méditerranée” ( CNRS éditions, 2014), “Les printemps arabes et le religieux : La sécularisation de l’islam” (Parole et silences éditions, 2014) et “Initiation à l’islam” (Editions du Cerf, 2017).




BIBLIO. Société, laïcité, religion, psychisme / Éclairer ce qui peut se conflictualiser

L’objectif de cette bibliographie est de partager des ouvrages qui donnent “matières à penser” en permettant de prendre du recul sur les complexités ambiantes. Elle fut commencée en 2016 par Sandrine Delrieu (Le Cerese), Clotilde O’Deyé et Florence Lardillon (Anthropos Cultures Associées).
Bien sûr, elle n’est pas exhaustive mais tient compte d’ouvrages qui ont fait cheminer notre réflexion. N’hésitez pas à nous envoyer une référence de livre que vous trouvez extrêmement pertinente.

Les livres sont présentés de manière alphabétique. Les auteurs soulignés sont ceux avec lesquels nous avons dialogué ou travaillé (rencontres, conférences, production de vidéos…).

Vous pouvez acheter ces livres en cliquant sur l’image.


Le péplum des religions

Yves Lambert

La naissance des religions, de la préhistoire aux religions universalistes. 2014

Ce livre sans équivalent est le fruit d’une ambition intellectuelle digne des pères fondateurs de la sociologie, Durkheim, Mauss, Simmel.
L’auteur y propose de mettre en rapport l’évolution des religions et les principaux tournants de l’histoire : le chamanisme des chasseurs-cueilleurs, le polythéisme de l’Antiquité et les religions universalistes des grands empires. Ouvrant sur notre modernité, cette immense synthèse nous plonge au cœur de l’histoire et des préoccupations religieuses de l’humanité.
Yves Lambert (1946-2006) fut directeur de recherches dans le groupe Société, Religions, Laïcités (CNRS-EPHE), il conçoit dès le début des années 1990 le projet de cet ouvrage de grande ampleur, auquel il consacre plus de quinze années de travail.

Éclairages sur les débuts de l’Islam et son histoire

Mohammed Arkoun

La pensée arabe. 2012

“Ce projet ne vise pas seulement à révéler les impensés accumulés dans la pensée dite occidentale à l’égard notamment de ce qu’il a construit sous les noms d’Islam et de monde arabe ; il s’agit aussi de mesurer les dérives idéologiques inavouées [à l’égard] de cet Islam devenu indéchiffrable à force d’être manipulé tant par les musulmans que par ses interprètes occidentaux. Tout reste à repenser, à réécrire, à revisiter sur l’islam comme religion, […] tradition de pensée, déploiements interculturels dans le monde [ou] force de soulèvement historique des masses populaires partout abandonnées aux pratiques de la pensée sauvage. »
Présenter l’histoire de la pensée d’expression arabe depuis l’émergence du fait coranique jusqu’à nos jours, tel est l’objet de cet ouvrage. Alors que l’on oppose de plus en plus fréquemment l’ “Occident” à l’ “Islam”, il situe, dans un cadre historico-critique, la place de la pensée arabe dans une histoire générale de la pensée et des cultures méditerranéennes, par-delà toutes les grandes ruptures historiques entre les deux rives de la Méditerranée.

Rachid Benzine, islamologue

Rachid Benzine développe une approche historique et anthropologique qui éclaire le contexte dans lequel Muhammad s’adressa à la société tribale de son époque, au 7ème siècle dans le désert d’Arabie Occidentale, Ses recherches permettent de poser un discernement sur les “origines” et de déconstruire les “fantasmes des origines” construits après-coup pour des raisons politiques ou théologiques. Parmi ses ouvrages :

Le Coran expliqué aux jeunes, 2013

Malgré le titre, ce livre est plutôt universitaire. Il pose les fondements de la démarche.
“Le Coran : tout le monde en parle, mais qui le connaît vraiment ? Ce livre révèle au grand public un Coran méconnu, souvent par les musulmans eux-mêmes. Avec méthode et clarté, Rachid Benzine met à la portée de tous les clés de sa lecture et de sa compréhension. Comment la révélation du Coran est-elle survenue ? Dans quel monde est-il apparu ? À qui s’adresse-t-il ? Qui était Muhammad ? .” RB

Finalement, il y a quoi dans le Coran ? 2017

Très pédagogique, ce livre a été écrit pour transmettre au plus grand nombre des notions-clefs  sur l’approche historique et anthropologique du Coran et du 7ème siècle en Arabie. Un incontournable.

Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? 2016

Fiction théâtrale, dialogue entre un père et sa fille partie rejoindre Daesh en Irak.
“Je suis, depuis des mois, travaillé par une question lancinante (…) Pourquoi de jeunes hommes et jeunes femmes, nés dans mon pays, issus de ma culture, dont les appartenances semblent recouvrir les miennes, décident-ils de partir dans un pays en guerre et de tuer au nom d’un Dieu qui est aussi le mien ? ” RB
Vous pouvez télécharger le dossier pédagogique des Lettres à Nour, utile aux enseignants, éducateurs…


Jacqueline Chabbi, historienne

Les trois piliers de l’Islam, lecture anthropologique du Coran. 2016

“Alors que le Coran fait l’objet, dans les courants salafistes et dhjihadistes, d’une interprétation atemporelle et anhistorique, cet ouvrage a l’ambition de donner à comprendre ce que le discours coranique de Mahomet, qui était alors loin d’être fixé par écrit, a pu signifier pour ceux qui l’ont entendu, dans la société sans livre qu’était l’Arabie du début du 7ème siècle. L’originalité de cette approche consiste à déchiffrer le Coran à la lumière d’un contexte historique et anthropologique précis, celui de tribus vivant selon des rapports de solidarité et d’alliance pour faire face à l’environnement éprouvant du désert. ” JC

Le Seigneur des tribus. L’Islam de Mahomet. 2013

“L’islam contemporain, religion mondiale, présente sur les cinq continents, se revendique souvent de son passé. Mais quels furent ses débuts ?
Comment est apparu le Coran ? Dans quel monde ?
À qui s’est-il d’abord adressé ?

C’est à ces questions que répond Jacqueline Chabbi dans une enquête à la fois anthropologique et linguistique, historique et sociale sans précédent. Le texte est ici replacé dans son contexte.” JC

Le Coran décrypté. 2014

“Comment faut-il lire, au regard du monde où il est apparu, le livre sacré de ce qui est devenu une des grandes religions planétaires ?
Que nous dit le Coran, non pas du point de vue de la théologie, mais de l’histoire ?
Quel rôle jouent dans l’itinéraire de Mahomet les figures de Noé, Abraham ou Moïse, prophètes de la Bible ? Qu’en a-t-il été du premier islam dans son milieu d’origine ? ” JC

Ouvrage collectif.

Le Coran des historiens. 2019

“Objet de toutes les controverses, le Coran n’avait jamais été commenté par les historiens. Réunissant 30 meilleurs spécialistes internationaux, cette somme unique lève un tabou et inaugure un ère nouvelle d’interprétation. Ce monument savant et accessible, qui réunit trente spécialistes internationaux, offre, en trois mille pages, une synthèse complète et critique des travaux passés et des recherches présentes sur les origines du Coran, sa formation et son apparition, sa composition et sa canonisation : vingt études exhaustives sur le contexte introduisent ici à l’analyse circonstanciée du texte, les éléments archéologiques et épigraphiques, les environnements géographiques et linguistiques, les faits ethnologiques et politiques, les parallèles religieux éclairant, verset après verset, en un commentaire total les cent quatorze sourates du livre fondateur de l’islam.
Une aventure inédite de l’esprit.
Une somme sans précédent dans l’histoire.
Une contribution majeure à la science.
Une avancée décisive pour la compréhension mutuelle des cultures.”

Hicham Abdel Gawad

Les questions que se posent les jeunes sur l’Islam, 2016

Un livre très intéressant pour les enseignants, éducateurs, parents… “Un livre utile et ouvert pour créer un dialogue sain et constructif. Enseignant impliqué, ouvert et érudit, Hicham Abdel Gawad a repris dans son livre les 10 questions les plus posées par ses élèves, âgés de 12 à 18 ans. Ses réponses, son approche dynamique, respectueuse de tous, font de ce livre un grand espace de découverte et de dialogue pour musulmans et non musulmans. Un livre facile d’accès, en phase avec les socles de compétences.”

S. Delrieu a réalisé un film vidéo avec Hicham Abdel Gawad suite à une rencontre organisée à Marseille en 2017 : La pression d’un Dieu qui TE parle

Hichem Djaït

La grande discorde. 1989

Quels furent les rapports du politique et du religieux dans l’Islam des origines ? La question est d’importance, elle commande la vision intégriste et islamiste de l’Histoire. Hichem Djaït reconstitue la période du califat primitif et, surtout, de la Grande Discorde, la Fitna, qui a vu, pendant cinq ans et même davantage, se déchirer la ” nation de Muhammad “. Les guerres civiles aboutissent aux grandes divisions de l’islam en sunnisme, shi’isme et khàrijisme. Or, malgré ce que peuvent en dire les historiens, le califat primitif est aujourd’hui la matrice d’un débat idéologique et théologique : a-t-il représenté le gouvernement véridique? Est-il une réponse au dilemme, surgi du choc avec la modernité et de l’indépendance des Etats nationaux : sécularisation de la politique et de l’Etat ou islamisation totale de la Cité ? On comprend l’écho rencontré très tôt par cette reconstitution décapante, historique et critique, entre modernisme simplificateur et vision traditionnelle, due à un grand historien tunisien.

Hela Ouardi

Les derniers jours de Muhammad. 2016

“Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l’Arabie, le temps semble s’être arrêté : le Prophète de l’islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion tremblent à l’idée de la Fin du monde. Quelle est cette étrange maladie qui l’a terrassé ? Et pourquoi l’enterrement n’a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l’événement le plus mystérieux dans l’histoire de l’islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète : un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes.
Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d’un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.”


Le cas du Wahhabisme

Daoud Riffi

Daoud Riffi est enseignant, historien, spécialiste du wahhabisme. Vous trouverez ICI un article sur le wahhabisme et son évolution, depuis la création de ce mouvement par Abdel Ibn Wahhad (1703/1792) jusqu’à aujourd’hui. 
“Condamné à ses débuts comme une innovation et une hérésie, souvent confondu avec le salafisme, le wahhabisme saoudien demeure mal connu.” Cet article apporte des éclairages essentiels pour expliquer au jeunes ce qu’est l’invention d’une tradition”.

Hamadi Redissi

Le pacte de Nadjd. 2007

Hamadi Redissi est professeur à la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis.
“Dans cette enquête passionnante, Hamadi Redissi décrit les péripéties d’un triomphe à vaste échelle : celui de l’islam wahhabite, professé et propagé par l’Arabie Saoudite.
Le parcours est étonnant : partie de rien ou presque, une alliance théologico-politique inédite, nouée au XVIIIe siècle entre un fondateur religieux et un chef de tribu, va conquérir contre d’autres musulmans une partie de la Péninsule arabique (dont les lieux saints de l’islam), avant d’être écrasée dans le premier quart du XIXe siècle par l’Empire ottoman. Elle parvient pourtant à se reconstituer au XIXe siècle avant de s’imposer au XXe, du Maroc à l’Inde, non plus par le glaive, mais par ses affinités avec le fondamentalisme, par le prosélytisme, l’alliance avec des puissances diverses, arabes et autres (notamment les États-Unis), et aussi l'”argument ” du pétrole. Combattu puis réhabilité par l’islam traditionnel, le wahhabisme – puritain, austère, sectaire, conquérant – est ainsi en passe de devenir l’islam majoritaire dans de nombreux pays de tradition musulmane.
Le récit, basé sur de nombreuses sources, bourré d’informations inédites, est mené tambour battant. La thèse – polémique – sera discutée, mais elle est fortement argumentée. Un livre essentiel sur le devenir de l’islam au XXIe siècle.”


Mutations actuelles au sein de l’Islam

Anne-Bénédicte Hoffner

Les nouveaux acteurs de l’Islam. 2016

Nombreux sont les musulmans qui refusent que leur religion soit caricaturée : par ceux qui déclarent ne pas aimer l’islam, mais aussi par ceux qui prétendent le connaître mieux que les autres et qui cherchent à imposer leurs conceptions sectaires à tous. Anne Bénédicte Hoffner a enquêté parmi ces “nouveaux acteurs de l’islam” qu’elle rencontre régulièrement dans son travail de journaliste. Elle met en lumière six personnalités : Hichem Abdel Gawad, Iqbal Gharbi, Michaël Privot, Mohamed Bajrafil, Farid Abdelkrim et Nayla Tabbara, qui ont choisi d’agir pour transmettre à leur façon, très différentes les unes des autres, un islam qui réconcilie et qui réunit.”


Approches de psychanalystes, sociologues, anthropologues…

Fethi Benslama, psychanalyste

Un furieux désir de sacrifice, le surmusulman, 2016

Un très bon livre, accessible à tous.
“Comment penser le désir sacrificiel qui s’est emparé de tant de jeunes au nom de l’islam ? Cet essai propose une interprétation dont le centre de gravité est ce que j’appelle le surmusulman.” FB

La psychanalyse à l’épreuve de l’Islam. 2002

Ce livre est passionnant mais plus difficile à lire pour ceux qui ne sont pas habitués à la psychanalyse.

Le jihadisme des femmes, 2017 (avec F. Khosrokhavar )

“Elles sont environ cinq cents à avoir choisi de rallier Daech. Comment penser ce phénomène et l’ampleur qu’il a prise en Europe, au point que, en 2015, le nombre de candidates au départ est devenu presque égal à celui des hommes ? Quelles sont les motivations et les aspirations de ces jeunes femmes et parfois toutes jeunes filles ? ” FB et FK

Article et conférence ici : http://www.lemondedesreligions.fr/une/le-jihadisme-des-femmes-pourquoi-ont-elles-choisi-daech-21-09-2017-6670_115.php


Gérard Haddad

Dans la main droite de Dieu. Psychanalyse du fanatisme. 2018

“Comment expliquer le phénomène du fanatisme?
Psychanalyste et fin connaisseur des trois grandes religions du Livre, Gérard Haddad propose une lecture intime, à la fois anthropologique et psychologique, d’une folie collective.
(…) La première édition de cet ouvrage fut conçue et écrite avant les sanglants attentats qui endeuillèrent la France en 2015, à la suite d’un long séjour en Tunisie au moment de la révolution dite du jasmin. Le projet était de réfléchir, sur un mode psychanalytique, à la question du fanatisme et à sa traduction fréquente en terrorisme. L’ouvrage donna lieu à de nombreuses conférences (…), le public réagit toujours avec intérêt, posant des questions, approfondissant certaines thèses. De ces interactions est né cette nouvelle édition, enrichie de ces échanges.
Les ajouts les plus importants concernent le rapport du fanatisme à la sexuation, la question de l’inconscient et du désir, celle de la dépression.
Cette théorie du fanatisme constitue la théorie psychanalytique la plus complète de ce phénomène psychosociologique qui ne cesse de ravager l’histoire humaine. Maladie chronique, c’est-à-dire, selon les catégories médicales, incurable, on peut, par certains traitements, en calmer la virulence. Mais, telle la braise sous la cendre, lorsque les conditions s’y prêtent, lorsque le corps (social) s’affaiblit, elle retrouve sa fièvre et sa vigueur. Le combat contre ce mal ne saurait donc connaître de trêve. Mais il sera d’autant plus efficace que l’on appréhendera avec précision sa nature et sa structure. Telle est l’ambition de cet ouvrage.

Edward T. Hall

La dimension cachée

Anthropologue américain.
“La dimension cachée, c’est celle du territoire de tout être vivant, animal ou humain, de l’espace nécessaire à son équilibre. Mais, chez l’homme, cette dimension devient culturelle. Ainsi, chaque civilisation a sa manière de concevoir les déplacements du corps, l’agencement des maisons, les conditions de la conversation, les frontières de l’intimité. Ces études comparatives jettent une lumière neuve sur la connaissance que nous pouvons avoir d’autrui et sur le danger que nous courons, dans nos cités modernes, à ignorer cette dimension cachée : peut-être est-ce moins le surpeuplement qui nous menace que la perte de notre identité.”
Edward T. Hall (1914-2009)
Anthropologue américain de renommée internationale, il a élaboré, à partir de l’analyse de la communication non verbale, une théorie de la culture originale. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés notamment à la communication interculturelle.

Hélène L’Heuillet

Tu haïras ton prochain comme toi-même. 2017

Si la haine est une expérience psychique nécessaire – impossible de grandir ou de passer les étapes de la vie sans en faire l’expérience -, l’absence de refoulement de cet élan pulsionnel est dévastatrice pour la vie en société et pour soi-même. Or la haine s’invite de nos jours dans les dialogues, et surgit au moindre désaccord, entre voisins, dans le couple, dans la famille, au travail, et bien sûr, de façon véhémente, en politique. Et ce nouveau discours de la haine produit nécessairement de nouvelles formes de violence.
Dans cet essai passionnant, Hélène L’Heuillet envisage les mouvements populiste et jihadiste comme des effets de ce nouveau rapport à la haine. Rien d’étonnant dès lors à constater qu’ils attirent ceux qui sont nés au sein même de ces discours, qui ont été socialisés par eux, bercés par leurs rengaines : les jeunes.
Qu’a-t-on dit, ou plutôt que n’a-t-on pas dit, à la jeunesse pour qu’elle soit séduite par le type de radicalité en jeu dans le populisme et dans le jihadisme ? Comment expliquer qu’elle désire à ce point la destruction ?

Amin Maalouf

Les identités meurtrières, 1998

Que signifie le besoin d’appartenance collective, qu’elle soit culturelle, religieuse ou nationale ? Pourquoi ce désir, en soi légitime, conduit-il si souvent à la peur de l’autre et à sa négation ? Nos sociétés sont-elles condamnées à la violence sous prétexte que tous les êtres n’ont pas la même langue, la même foi ou la même couleur ?
Né au confluent de plusieurs traditions, le romancier du Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993) puise dans son expérience personnelle, aussi bien que dans l’histoire, l’actualité ou la philosophie, pour interroger cette notion cruciale d’identité. Il montre comment, loin d’être donnée une fois pour toutes, l’identité est une construction qui peut varier. Il en dénonce les illusions, les pièges, les instrumentations. Il nous invite à un humanisme ouvert qui
refuse à la fois l’uniformisation planétaire et le repli sur la « tribu ».

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Analyses autour de l’État Islamique (en lien avec l’histoire et le géopolitique)

Scott Atran

L’état islamique est une révolution. 2016

Une contribution essentielle pour comprendre la nature de l’Etat islamique. Après des années d’études de terrain au coeur de l’EI et dans les banlieues des grandes villes européennes, Scott Atran explique pourquoi l’Occident commet une erreur stratégique majeure face à Daesh. Quel est le carburant révolutionnaire qui alimente Daesh ? Qui sont ces volontaires étrangers et quels sont les mécanismes d’abnégation à “la cause” qui motivent leur départ ? Alors que beaucoup réduisent l’islam radical à un simple nihilisme, les travaux de Scott Atran démontrent que les sociétés occidentales sont en présence d’un phénomène bien plus menaçant : un projet profondément séduisant, visant à changer et sauver le monde. Répondant à de nombreuses questions qu’il est légitime de se poser à propos de l’EI, cet essai est suivi du récit par l’auteur d’une bataille particulièrement intense, ponctué de témoignages de soldats, qui vient apporter un éclairage saisissant aux propos de Scott Atran.

D. Bénichou, F. Khosrokhovar, P. Migaux

Le jihadisme : le comprendre pour mieux le combattre. 2015

Un état de lieux géopolitique, judiciaire et sociologique du jihadisme, par trois grands spécialistes du terrorisme islamiste. (…)
Analysant l’aspect géopolitique du jihadisme, Philippe Migaux présente ses différents acteurs, leur longue construction idéologique, leur capacité d’évolution stratégique, leurs modes de pression, leurs vecteurs de communication, leurs filières de contact ou de formation, leurs objectifs, mais aussi leurs dissensions internes et leur fragmentation nouvelle.
Traitant l’angle sociologique, Farhad Khosrokhavar explique comment les jihadistes arrivent à séduire dans le monde musulman comme en Occident, chez les minorités musulmanes comme auprès d’une nouvelle génération de convertis ; pourquoi des femmes sont attirées par cette vision qui, pourtant, les marginalise ; et comment cette version extrémiste de l’islam a pu proposer une forme totalitaire du “tout religieux”.
Abordant l’aspect judiciaire, David Bénichou, juge antiterroriste, analyse les marges de manœuvre de l’Occident et du monde musulman, et les moyens à mettre en œuvre pour contrecarrer ce fléau contemporain.”

Myriam Benraad, chercheuse, spécialiste de l’Irak

Irak, la revanche de l’histoire. De l’occupation étrangère à l’État Islamiste. 2015

L’État islamique, ou Daech, apparaît aujourd’hui, dans les médias et les représentations politiques, comme l’adversaire absolu de l Occident, celui qui multiplie attentats et actes de barbarie, qui met le Moyen-Orient à feu et à sang et qu’il faut combattre à tout prix. À l’origine de cet état de guerre perpétuelle et de ce chaos dans lequel ont sombré les populations civiles, il y a, bien entendu, l’intervention américaine du printemps 2003, qui fit des sunnites, accusés d’avoir soutenu le régime de Saddam Hussein, des parias dans le jeu politique irakien, et qui a laissé derrière elle un champ de ruines. Mais il y a aussi, et c’est tout l’intérêt de cet ouvrage que de le démontrer, le partage du Moyen-Orient par les puissances coloniales britannique et française à la suite de la Première Guerre mondiale et du démembrement de l’Empire ottoman : c’est alors que furent créées ex nihilo des frontières qui convenaient aux autorités mandataires mais ne recouvraient aucune réalité historique. Une fois ce constat dressé, et les responsabilités de chacun établies, on comprend mieux les enjeux de l’effroyable désastre qui a frappé la région, et dont aucune analyse, privée de cette perspective de fond, ne permettrait de rendre compte.

L’état islamique pris au mot. 2017

Myriam Benraad s’attaque aux oppositions phares qui structurent tout le discours de l’État islamique.
À travers des revues, magazines, stations de radio, agences de presse, et en s’appuyant sur les outils digitaux, le mouvement jihadiste diffuse en plusieurs langues un discours de propagande abondant et sophistiqué. Une représentation du monde qui traduit moins un « choc des civilisations » qu’une crise radicale de la modernité.
L’approche inédite de l’auteur permet de déconstruire l’idéologie du groupe pour mieux la combattre.

Dounia Bouzar, Farid Benyettou

Mon djihad, itinéraire d’un repenti

Mathieu Guidère, islamologue

Site : http://www.guidere.org

Le retour du califat. 2016

“Lorsque l’organisation de l’État islamique proclame le califat en 2014, elle signe le retour d’une institution à l’histoire plus que millénaire. Le calife, à l’origine simple successeur du prophète de l’islam, devient une figure centrale du pouvoir, avec la mise en place de plusieurs dynasties califales : les Omeyyades à Damas, les Abbassides à Bagdad, les Fatimides au Caire, les Almohades à Marrakech, les Ottomans à Istanbul.
Au fil des siècles, cette figure évolue : d’un chef spirituel et temporel, le calife finit par n’être plus qu’un guide religieux, soumis au pouvoir d’un vizir ou d’un émir. Il subit tout à la fois la pression des oulémas et de l’armée, puis celle des puissances étrangères, avant de disparaître à l’issue de la Première Guerre mondiale.
Malgré la suppression du califat en 1924, ce rêve d’unité de la communauté musulmane est toujours présent. Il signe l’échec de l’État-nation porté par le nationalisme arabe et le retour d’un panislamisme conquérant. Loin d’être l’expression d’un fanatisme local, il apparaît aujourd’hui comme un projet mûrement réfléchi à l’enracinement historique.”

Farad Khosrokhavar

Radicalisation, 2014

“Dans la foulée de la révolution iranienne, et avec notamment les attentats du 11 septembre 2001, un vaste mouvement témoigne dans le monde entier de logiques de violence qui en premier lieu mettent en avant la religion musulmane. (…) Les problèmes que la radicalisatioin recouvre sont vastes et nombreux : il était urgent d’en analyser les ressorts. Qui se radicalise, comment, pour quelle raison ? Quels rôles jouent l’idéologie, le contexte politique, la situation sociale, la religion elle-même pour les individus qui s’engagent dans des processus aboutissant à des attitudes où se conjuguent inflexibilité, désir et pratique d’une violence sans limites, dans une guerre totale contre la société ? Farhad Khosrokhavar était le mieux préparé par ses recherches pour suivre les méandres les plus récents de l’islam radical. Il nous apporte des connaissances souvent étonnantes et une analyse approfondie de la radicalisation jihadiste en Europe et dans le monde arabe. Il nous propose aussi un éclairage particulièrement saisissant des processus se traduisant par exemple par l’afflux de jeunes Européens vers la Syrie.”

Le nouveau Jihad en Occident. 2018

“Il y en a qui veulent faire tout comme la chanteuse Rihanna, eh bien moi, je veux tout faire comme Merah. ” Une jeune jihadiste.
Le jihadisme est un fait social total, résultant de facteurs urbains, sociaux, anthropologiques, politiques, mais aussi psychopathologiques. De l’Europe à l’Amérique du Nord, en passant par l’Australie et l’Afrique du Nord, Farhad Khosrokhavar a analysé les situations “jihadogènes ” qui favorisent la radicalisation. Son enquête au coeur des cellules terroristes, dans les villes et les banlieues, révèle les points communs entre ces candidats occidentaux au jihad – adolescentes et adolescents, jeunes à problèmes psychosociaux, convertis et recruteurs – mais aussi leur incroyable diversité…
Dans cet état des lieux complet, fruit de dix ans de recherche, l’auteur décrypte l’environnement et le profil de plus d’une centaine de jihadistes occidentaux pour comprendre l’origine de leur haine et le moteur de leur passage à l’acte.
De cette formidable somme de faits et de témoignages ressort un constat sans appel : le succès du jihad chez les jeunes met en lumière la crise de nos démocraties, en quête de sens et de savoir-vivre ensemble. Cette crise est profonde, ses conséquences risquent d’être durables.

Gilles Kepel

Terreur dans l’Hexagone, 2015

Pierre-Jean Luizard

Le piège Daech, 2017

Olivier Roy

Le Djihad et la mort, 2016

David Thomson

Les Revenants, 2016

“Depuis 2012, plus d’un millier de Français sont partis rejoindre des groupes jihadistes en Syrie. Près de 200 ont choisi de rentrer. Déçus, parfois choqués, pas toujours repentis. La plupart sont encore en prison, tous sont surveillés. Expert incontournable du jihadisme, David Thomson a rencontré des “revenants”. Des années d’enquête, un travail aussi passionnant que dangereux auprès de ceux qui continuent à faire peser une menace durable sur le territoire national. Journaliste à RFI, David Thomson est l’auteur des Français jihadistes (2014), ouvrage de référence. Depuis 2016, il travaille également pour le site d’information Les Jours.

Marc Trévidic

Terroristes, les 7 piliers de la déraison, 2014

Qu’est-ce qui pousse Stéphane, seize ans, issu d’une famille ordinaire, à se convertir à l’islam et à se radicaliser ? Pourquoi Assya, élevée laïquement en France, décide-t-elle de porter le niqab et de s’inscrire sur un site de rencontres communautaires ? Que part chercher Abou Hamza dans les montagnes afghanes ?… Un juge, l’un des meilleurs spécialistes des filières islamistes, nous fait pénétrer au cœur du « Jihad individuel ». Illustrant ses propos théoriques par des récits, il se met dans la peau d’apprentis terroristes, pour tenter de comprendre leur progression insidieuse vers la déraison. Car les « petites histoires du terrorisme » nous en apprennent bien plus que tous les discours dogmatiques.


Jeunesses et radicalisations, ressources

Maurice Berger

Sur la violence gratuite. Adolescents hyper-violents. 2019

“Cet ouvrage est consacré aux violences dites gratuites ou non crapuleuses, en constante augmentation en France. Il ne s’agit pas seulement de faits divers parus dans les journaux,  tout citoyen peut y être confronté un jour.
Appuyé sur quelques-uns des nombreux cas qu’il a eu à traiter, l’auteur montre en quoi le discours journalistique, sociologique, politique actuel, est inexact : la violence gratuite n’est pas due à la précarité, ni à la stigmatisation, ni à la « ghettoïsation ». Elle ne peut être comprise qu’à partir de plusieurs axes psychologiques, culturels, neuroscientifiques. Des processus très complexes sont donc présents derrière un acte « sommaire », frapper.
Bien entendu, les comprendre n’excuse en rien les auteurs mais c’est en allant au fond de l’analyse que la société pourra enfin avoir une vision juste de ce phénomène très inquiétant.
Un livre qui mélange très efficacement les scènes vécues et l’analyse théorique.
Une remise en cause très documentée de l’explication « sociétale » de la violence des jeunes.”

Jean Paul Gaillard

Enfants et adolescents en mutation : Mode d’emploi pour les parents, éducateurs, enseignants et thérapeutes, 2009

Tobie Nathan

Les âmes errantes. 2017

Tobie Nathan est ethno-psychiatre. Toute sa vie, au centre Georges Devereux qu’il a fondé, il a soigné les migrants en souffrance.
En septembre 2014, l’État confie à Tobie Nathan le suivi d’une cinquantaine de jeunes radicalisés. Un an et demi plus tard, il rend un rapport, mais veut poursuivre la réflexion. Un livre est nécessaire. Trop de bêtises sont colportées, trop d’idéologies brandies, trop de fausses réponses apportées. Qu’on pense à l’échec des centres dits de “déradicalisation”, ou au célèbre “expliquer, c’est déjà excuser” de Manuel Valls. Tobie Nathan n’apporte ni recettes ni certitudes, mais pose la seule question qui vaille : comment notre société peut-elle enfanter ces monstres, nos doubles grimaçants ? Tobie Nathan a mis à profit l’expérience d’une vie pour sonder ces “âmes errantes”, comme il les appelle tendrement. Et baliser pour elles “un éventuel chemin de retour”.”

Alain Ruffion / psychologie positive

Méthodes d’intervention en prévention des radicalisations. 2018

Analyse, description de diagnostics, présentation de cas et méthodes. Une boîte à outils complète.
Préface de Boris Cyrulnic

I. Principes méthodologiques en prévention tertiaire de la radicalisation par Alain Ruffion.
II. Principes méthodologiques en prévention secondaire des radicalisations par Alain Ruffion.
– Éthique et méthode générale (…)
– Enjeux et perspectives de la prévention de la radicalisation au niveau local par B. Godard.
– Ex de bonnes pratiques des collectivités territoriales.
– Médiations culturelles et artistiques : comment l’intelligence sensible peut-elle contribuer à prévenir la radicalisation ? par Sandrine Delrieu.
III. Assurer une qualité des interventions.
Conclusion / postface de Roland Gori.

Les orphelins de la république. 2018

Que faire à présent des djihadistes et des radicalisés.es pour qu’ils/elles abandonnent ces idéologies ? Les djihadistes rentrés de Syrie sont incarcérés, les enfants sont suivis par des services psycho-sociaux, les jeunes mineurs sont sous la main de la Justice (PJJ) et les jeunes radicalisés suivis. Mais cela ne résout pas le problème. Les raisons psychiques, psychologiques et psycho-sociales qui les ont embarqués dans cette idéologie mortifère ne sont pas encore identifiées ni prises en charge. Ce qui veut dire que si on ne les identifie pas d’urgence et si on ne met pas en place des systèmes de guérison de ces abîmes qui ont conduit ces jeunes vers l’enfer, le risque est grand qu’ils ne sortent jamais véritablement de ces systèmes de pensées et, pire, qu’ils replongent à l’occasion d’un évènement déclencheur.”

Jean Christophe Damaisin d’Arès

Terrorisme islamiste, recrutement et radicalisation, nos enfants sont concernés, 2016

Laurent Mucchielli

La violence des jeunes en question, 2009, (avec V. Le Goaziou).


Analyses diverses de phénomènes ou tensions actuelles

Florence Bergeaud-Blackler

Le marché Halal ou l’invention d’une tradition. 2017

“Du simple rituel d’abattage au tourisme halal, en passant par les aliments, les médicaments et la mode, le marché halal s’étend aujourd’hui sur tous les continents. Qu’est-ce qui a rendu possible un tel élargissement du “système halal” ? Du cœur des abattoirs jusqu’aux comités où se décide ce qui est “charia-compatible” et ce qui ne l’est pas, ce livre brillant et passionnant raconte la rencontre improbable entre le fondamentalisme islamique et le néolibéralisme. Il montre d’une part que le marché halal, loin de reposer sur une tradition, est une invention récente, et d’autre part que celle-ci n’aurait pas été possible si les intérêts marchands ne passaient pas dans ce domaine avant la neutralité des États et la liberté religieuse. Il éclaire d’un jour nouveau les controverses qui divisent la société française : l’abattage rituel et le bien-être animal, les repas halal dans les institutions publiques ou les entreprises, le voile et le burkini, etc. Un ouvrage indispensable pour comprendre les enjeux réels des polémiques récurrentes.”

Jean Birnbaum

Un silence religieux, la gauche face au djihadisme, 2016

Abdenour Bidar

Quelles valeurs partager et transmettre aujourd’hui ? 2016

Raphael Josset

La complosphère, 2015


Témoignages, récits

Omar Benlaala

La Barbe. 2015

Omar retrace dans ce livre un itinéraire précurseur, le sien : comment, jeune Français d’origine algérienne, il est devenu, au milieu des années 1990, l’un des premiers « barbus ». Il raconte les étapes successives de sa quête d’identité : décrochage scolaire, apprentissage accéléré de l’islam dans les mosquées de la région parisienne, voyages initiatiques à travers le monde, puis défonce sur les pistes de danse. Au terme de ces expériences, il trouve finalement son équilibre dans une pratique spirituelle apaisée. Il y a dix ans, alors qu’un nombre croissant de jeunes font le choix de l’islamisme, Omar coupe sa barbe et redevient invisible. Commence alors pour lui une nouvelle quête, ne visant plus ni l’absolu ni la distinction, celle du calme intérieur. Le parcours singulier d’Omar aide à comprendre celui d’autres jeunes qui, aujourd’hui, se cherchent dans la religion.

Omar Benlaala est régulièrement invité par Le Cerese.
S. Delrieu avait réalisé un film en 2017 : “Le droit à la trajectoire
Le Cerese a organisé des rencontres en collège avec l’auteur en 2019.

Farid Abdelkrim

Pourquoi j’ai cessé d’être islamiste. 2015

“En cherchant Dieu, à travers l’islam, j’avais fini par trouver l’islamisme. Et cet islamisme, le mien, ici, en France, ne m’a pas conduit à Dieu. Il m’en a éloigné et m’a éloigné de moi-même. Pourquoi un gamin sans histoire, brillant écolier a-t-il fini par perdre pied ? Est-ce le décès précoce de son père qui va l’enfermer dans la spirale de la délinquance ? La mort tragique d’un jeune de son quartier l’a-t-elle poussé à devenir islamiste ? Éviter les raccourcis, voilà ce à quoi nous invite Farid Abdelkrim en retraçant son itinéraire riche d’enseignements.” AF

Farid Abdelkrim réalise depuis 2018 une série de vidéos autour des “manières de croire” dans l’Islam Sunnite. Voir ICI.


Histoire(s) des siècles derniers, en arrière plan

Edhem Eldem

L’Empire ottoman et la Turquie face à l’Occident, 2018

“Durant le long xixe  siècle, face à un Occident de plus en plus puissant et arrogant, l’Empire ottoman s’est modernisé dans le but avoué de gérer une situation de plus en plus précaire. L’histoire de cette modernité, fortement empreinte d’occidentalisation, doit s’affranchir de bien des influences politiques et idéologiques qui l’ont grevée jusqu’ici  : orientalisme eurocentrique, nationalisme kémaliste, ottomanisme islamisant… L’étude d’une grande variété de sources –  la plupart encore inexploitées  – viendra nourrir une réflexion critique sur cette période dont l’importance n’a d’égal que sa complexité. L’historien Edhem Eldem a enseigné aux universités de Bo aziçi, Berkeley, Harvard, Columbia, à l’EHESS, à l’EPHE et à l’ENS. Titulaire de la chaire internationale d’Histoire turque et ottomane au Collège de France, il est l’auteur de nombreux travaux.”

Tidian N’Diaye

Le génocide voilé. 2017

“Cette étude éclaire un drame passé à peu près inaperçu : la traite des Noirs d’Afrique par le monde arabo-musulman. Cette traite a concerné 17 millions de victimes tuées, castrées ou asservies, pendant plus de 13 siècles sans interruption. Les razziés étaient contraints de traverser le désert à pied pour rejoindre le Maghreb, l’Égypte ou la péninsule Arabique via Zanzibar, par bateaux. Pourtant, cette traite négrière a été minimisée, contrairement à la traite occidentale vers l’Amérique. Pourquoi ? Parce que seule la conversion à l’islam permettait d’échapper à l’esclavage, mais n’a pas épargné les Noirs. Toutefois, de nos jours la majeure partie de l’Afrique est devenue musulmane, d’où une forme de fraternité religieuse entre le côté “blanc” et le côté “noir” du continent, et une volonté commune de “voiler” ce génocide. Un livre polémique et courageux.”




ATELIER. Histoire(s) et imaginaires du sentiment religieux à travers les âges & Récits autour du Coran et de l’Islam, au 7e siècle, à partir du 18e siècle et aujourd’hui.

« Aucune perception, religion, philosophie, société, connaissance, groupe humain ou personne n’échappe à une construction historique de ses récits et productions » SD

Cet atelier apporte des éclairages à propos des imaginaires, réalités ou fantasmes, convoqués autour de l’Islam depuis que l’explosion de l’idéologie Daesh et des attentats “au nom d’Allah” ont suscité de nombreux remous autour de cette religion. Il invite à prendre du recul, à clarifier certains confusions, à mieux saisir les enjeux qui se croisent et donne des points d’appui pour mieux dialoguer.

Le passé infuse dans les imaginaires et l’inconscient collectif à travers de nombreux récits, souvent chargés d’émotions, de mythifications, de confusions ou de traumas/colères. Le travail d’analyse et de recontextualisation historique apporte alors des éclairages utiles.
Cet atelier se penche sur deux périodes clefs, au 7ème siècle, et à partir du 18ème. Que racontent les historiens et chercheurs sur la société tribale de Muhammad dans l’Arabie du 7ème siècle ? Comment une religion témoigne-t-elle également du type de société et d’évènements politiques dans laquelle elle émergea ? Les événements survenus depuis le 18ème siècle peuplent également les imaginaires et font pression dans le présent (apparition du wahhabisme, colonisation-décolonisation, fin de l’empire ottoman, révolution iranienne, conflit chiisme / sunnisme…) et forment pour de nombreuses personnes un grand magma émotionnel que les semeurs de clivages savent manipuler.

Publics :

Version professionnels : social, éducation, soin, justice… et toute personne intéressée.

Version jeunes : l’atelier reprend les mêmes récits, en version pour les jeunes.

Contenus pédagogiques

  • Péplum : D’où vient le sentiment religieux à travers les âges ? Que raconte-t-il ? Que demande-t-il ? Quels sont les besoins exprimés dans le “Croire”, dans l’intimité d’une personne et/ou dans la construction d’un groupe ? Approche sensible et psychologique.
  • Les différents langages : Quelles différences de récits entre langage scientifique, symbolique et religieux ? Comment sortir du conflit “science contre croyance”, vécu comme une volonté d’élimination de l’un ou de l’autre ?
  • À propos de l’Islam : récits et repères
  • Au 7ème siècle. L’approche historique et anthropologique appliquée aux origines de la religion musulmane. La société de Muhammad dans le désert d’Arabie, les récits et imaginaires qui en découlent. Méthode de l’islamologue Rachid Benzine et apports de chercheurs. Identifier certaines conflictualités-clefs : Coran créé-incréé / Pouvoir temporel – pouvoir intemporel / Le “fantasme des origines” / Halal – Haram… / L’enfer et le paradis / Le littéralisme…
  • À partir du 18ème siècle. Avoir une vision globale des événements politiques qui, à partir du 18ème siècle, font retour dans le présent : le wahhabisme et son influence, la colonisation-décolonisation, la fin de l’empire ottoman, la guerre froide, la révolution iranienne, le conflit chiite-sunnite…
  • Intégration des apports, échanges avec les participants.

Méthode

➜ Apports de connaissances à partir de vidéos et de textes. Récits et repères historiques.
➜ Échanges entre les participants, sensations, questions et ressources

Outils pédagogiques

➜ Livret pédagogique complet distribué aux stagiaires.
➜ Centre de ressources en ligne (articles, vidéos) : www.cerese.fr

Infos pratiques

Lieu : Dans les structures qui accueillent l’atelier.
Animation : Sandrine Delrieu
Durée : ½ journée, 3h ou 3h30.

Organisation de l’atelier 

➜ Voir les conditions, durée, préparation, coût…

Infos complémentaires

Une autre version de cet atelier est développée dans la formation “Penser, ressentir et agir face aux radicalisations” conçue et animée par Le Cerese et Anthropos Cultures Associées (ACA).




VIDEO. La démarche historico-critique de Rachid Benzine

Réalisation : Sandrine Delrieu 2017 / Images : Mucem / Production Théâtre La Cité

Cette vidéo présente l’état d’esprit de la démarche historico-critique appliquée au Coran, à l’Islam et au fait religieux.
Elle a été réalisée à partir d’une conférence au Mucem lors de la Biennale des Écritures du Réel 2016 (Théâtre la Cité).

L’histoire, l’anthropologie, la linguistique… permettent d’aborder la période coranique (7ème siècle) en la réinscrivant dans un temps et un lieu humains, et en observant, à partir des sources que nous pouvons avoir, cette société et sa manière de croire.

Cette vidéo peut notamment intéresser les enseignants d’histoire et de géographie qui veulent travailler sur cette manière d’aborder le fait religieux à travers les siècles.
Elle invite à la déconstruction de fantasmes produits à partir d’aujourd’hui et projetés sur une autre période de l’histoire.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=p8QdgjMvp9w?feature=oembed&w=678&h=381]



FORMATION 2016 / 2019. Matières à penser, ressentir et agir face aux radicalisations.

Une formation pluridisciplinaire et créative pour enrichir son approche théorique et pratique.
> Croiser les regards, les connaissances, les pratiques professionnelles et logiques de travail.
Prendre du recul, enrichir son analyse, imaginer des leviers préventifs.

Cette formation est le fruit d’une collaboration entre Le Cerese et Anthropos Cultures Associées.

Contextes

Les acteurs de terrain et les citoyens en général sont parfois confrontés à des comportements ou des discours qui les choquent, ou les questionnent, parce qu’ils semblent en priseavec des idéologies qui remettent en cause l’esprit des principes républicains et les conditions d’un vivre-ensemble apaisé.

Le contexte n’est pas neutre. La France a fait l’objet de plusieurs attaques terroristes et de multiples théories se sont développées sur les phénomènes d’embrigadement de jeunes et familles par l’imaginaire et les objectifs de « Daesh ». L’état et les collectivités locales ont élaboré plusieurs stratégies pour enrayer les dits phénomènes, et les médias ont parfois attisé les peurs en diffusant des opinions et des humeurs plutôt que de la pensée.

La logique du «dépistage» (comment reconnaître un individu potentiellement radicalisé ?) avec une liste d’indicateurs combinant crise « classique » de l’adolescence, révolte politique, fragilité psychique, rancœurs sociales, flous identitaires, revanches historiques, signes d’une appartenance religieuse revendiquée et/ou signes réels de radicalisation violente… peut augmenter le stress existant (avec le risque de fantasmer ce qui n’existe pas – et de ne pas voir ce qui a lieu).

Deux dangers continuent de coexister : l’extrême violence surgissant n’importe où n’importe quand – et une ambiance quotidiennement délétère et suspicieuse qui mine le tissu social, attise laméfiance ou la haine et renforce le sentiment d’impuissance.

Il est alors nécessaire de prendre régulièrement du recul pour partager nos connaissances, nos approches et nos expériences.

Objectifs globaux

  • Acquérir ou affiner ses connaissances sur les phénomènes de radicalisation
  • Acquérir ou renforcer ses ressources liées à l’approche historique du religieux et en particulier l’Islam afin de clarifier certaines confusions et approfondir ses connaissances
  • Mieux saisir les liens entre l’affectif et l’idéologique, les écarts entre fantasmes et réalités
  • Mieux appréhender les propos et attitudes des publics en lien avec ces phénomènes 
  • Envisager de nouvelles manières d’agir dans une logique préventive, collective et apaisée

Publics

  • Acteurs  de terrain : social, éducation, justice, soin, habitat… et toute personne intéressée.
  • Associations, éducation nationale, institutions, entreprises…

Programme et processus pédagogique

Entrée en matière

Radicalisations ? Définir de quoi nous parlons aujourd’hui. Une seule théorie explicative ne suffit pas, puisqu’il s’agit de phénomènes empruntant des mécanismes multi-factoriels : affectifs, géopolitiques, religieux, sociaux, économiques, sociétaux, politiques, familiaux, psychiques et parfois psychopathologiques… Explorer différentes analyses en les combinant plutôt qu’en les opposant, en permettant de faire groupe y compris au sein de la formation.

Contenus :

  • Définitions de termes clés (radicalisations, djihad, terrorisme, mécréants, origines, conflits temporel / intemporel…) 
  • Vulgarisation des analyses élaborées par des chercheurs de divers horizons
  • Tour de table et inclusion des réflexions et sensations issues du groupe

Aimantations « individu / idéologie » – et renversement des valeurs

Temps d’éclairage spécifique sur les processus d’adhésion à l’œuvreen ce qui concerne l’idéologie de l’Etat Islamique, et des différents imaginaires religieux et politiques convoqués dans leurs récits du monde. L’EI a certes été affaibli au niveau territorial en Irak et en Syrie, mais continue de s’immiscer dans les esprits, de faire des adeptes et des dégats. 

À partir du film « Aimantations », il s’agit de comprendre, à la fois sur le fond et sur la forme, comment des messages idéologiques qui terrifient le plus grand nombre, peuvent capter avec une telle puissance l’imaginaire, les fantasmes, les rancœurs et les haines de certaines personnes en leur donnant l’illusion de renaître dans une appartenance idéalisée, et d’acquérir une reconnaissance dans un projet qui leur semble révolutionnaire ou rédempteur.

Contenus :

  • Diffusion du film « Aimantations » réalisé par Sandrine Delrieu. Échanges.
  • L’idéologie de type Daesh et les processus d’aimantations. Trois grands types de profils :
    • La psychose, le morcellement et ses logiques (avec un éclairage sur la différence entre conversion mystique et conversion psychotique, sur les angoisses spécifiques de la vie après la mort (paradis/enfer), et sur les intensités pulsionnelles.
    • Mal-être, blessures, frustrations, quêtes ou idéalisations aveuglées d’un « autre monde »
    • L’idéologie « pure et dure », normalisée par le groupe
  • Les blessures de l’être, réactivités et postures identitaires.
  • Changement de regard : horreur pour les uns, idéal pour les autres ?
  • Comment sortir des logiques binaires, du clivage, du « ou » ? L’usage de la fonction « Tiers ».
  • Éclairages sur la différence entre les trois langages : scientifique, symbolique et religieux.

Terrains d’emprises

Comment ces processus d’aimantation sont-ils spécifiquement à l’oeuvre :

  • A la période de l’adolescence, avec la complexité qui l’accompagne
  • Auprès de personnes qui ont accumulé des sentiments de frustration, d’humiliations, d’absence de légitimité, quels que soient leur origine ou leur milieu social. Des blessures de l’être au retournement du besoin de liens… en haine dans le lien.
  • Sur internet : l’infini des possibles, théorisations frauduleuses, réseaux sociaux
  • En milieu carcéral : contextes, parcours, relationnels
  • Dans un contexte de quête spirituelle et existentielle : Comment dialoguer de cette quête, et avec les jeunes ? Quelle différence entre spiritualité et religion ? Comment résoudre les récits d’incompatibilités entre lois divines et lois humaines dans une république laïque ? 

Contenus :

  • Adolescences et radicalisations : miroirs troublants, processus de transformations
  • Exclusions, humiliations, discriminations, ruptures : les logiques de l’impuissance face à la société et au monde ; analyses sociologiques.
  • Sur internet, du complot aux théorisations extrêmes
  • En milieu carcéral : logiques de rédemption et d’entre-soi
  • Laïcité, religion, spiritualité, vivre-ensemble : valeurs communes, mise en perspective

Approche historique et anthropologique du Coran et de l’Islam

Le passé infuse dans les imaginaires et l’inconscient collectif à travers de nombreux récits,  souvent chargés d’émotions, de mythifications, de confusions ou de traumas/colères. Le travail d’analyse et de recontextualisation historique apporte des éclairages utiles pour prendre du recul et mieux dialoguer. Que racontent les historiens et chercheurs sur la société tribale de Muhammad dans l’Arabie du 7èmesiècle ? Comment une religion témoigne-t-elle également du type de société et d’évènements politiques dans laquelle elle émergea ? Les événements survenus depuis le 18èmesiècle peuplent également les imaginaires et font pression dans le présent (apparition du wahhabisme, colonisation-décolonisation, fin de l’empire ottoman, révolution iranienne, conflit chiisme / sunnisme…) et forment pour de nombreuses personnes un grand magma émotionnel que les semeurs de clivages savent manipuler.

Contenus :

  • D’où vient le sentiment religieux à travers les âges ? Que raconte-t-il ? Que demande-t-il ?
  • Histoire et anthropologie du 7ème siècle. Le Coran et les fondations de l’Islam, un autre regard sur des textes devenus religieux (méthode de l’islamologue Rachid Benzine, et apports de chercheurs).
  • Le tournant du 18ème siècle, le wahhabisme, la colonisation, la fin de l’empire ottoman…
  • Les croyances d’aujourd’hui dans les pratiques des jeunes, et le magma dans les références.

Nourrir les méthodologies

Réflexion collective sur les postures professionnelles et des pédagogies opérantes lorsque des personnes affichent un positionnement idéologique radical. 

Comment enrichir des logiques éducatives qui s’inscrivent généralement dans une posture de transmission de savoirs, d’apports de connaissances et de valeurs, qui ne suffisent pas à modifier ces positionnements,et peuvent même les renforcer en enfermant l’autre dans une relative passivité ? Les approches participatives sont davantage propices à redonner du pouvoir d’agir, et s’articulent autour de trois axes principaux : expression, valorisation, expérimentation. 

Contenus :

  • L’apport de connaissances et la recherche de vérité : nourrir les contenus
  • Le corps : stress, traumatismes, pulsionnalité, réactivité. Comment décoloniser du bruit du monde, recentrer et apaiser ? Calme, prise de recul et esprit critique. Exercices, respirations.
  • La parole et l’écoute : animer un débat sur des sujets « polémiques » – exercice de mise en situation théâtralisée
  • Les logiques de défense et de re-légitimation : redonner du pouvoir d’agir face à des phénomènes de discriminations et/ou d’auto-exclusion.
  • Mettre en projets : expérimenter des valeurs, cultiver la dimension du « faire ».

Pédagogie 

  • Apports de connaissances transversales
  • Supports diversifiés : textes, images, films
  • Ateliers en sous-groupes, jeux
  • Débats et temps d’échanges, appropriation des contenus, interactivité

➜ Un livret complet individuel est remis aux stagiaires (60 à 70 pages)
➜ Le centre de ressources en ligne du Cerese permet de continuer à partager des contenus.

Intervenantes

Sandrine Delrieu, sophrologue, sophro-analyste / Le Cerese
Mots clefs : psychanalyse et radicalisations affectives, approche historique et anthropologique du religieux, repères géopolitiques, « apaiser les blessures de l’être, les clivages et la haine », construction du Sujet et pouvoir d’agir.

Florence Lardillon, ingénieur social
Mots clefs : Lutte contre les discriminations, pouvoir d’agir, parentalité, participation, citoyenneté, laïcité, promotion de la santé, démarche projet.

Clotilde O’Deyé, socio-anthropologue
Mots clefs : parentalité, interculturalité, posture professionnelle, jeunesse, pouvoir d’agir, exil, intégration, laïcité, démarche projet.
www.anthropos-consultants.fr

Historique de cette formation

  • Cette formation a été réalisée en 2016 dans le cadre d’un projet « Créer pour résister ensemble » financé par le CGET.
  • Elle fut développée en 2017/2018 en collèges et lycées du Réseau Éducation Prioritaire avec le Rectorat Aix-Marseille et mise en oeuvre dans un projet intitulé “Jeunes à vif”, co-construit avec le Théâtre de La Cité.
  • Depuis 2018, la formation a été remaniée pour s’adapter à plusieurs contextes (social, éducatif, centre de détention, entreprise…).
    Chaque session est co-construire avec les partenaires concernés.

Contact pour l’inscription

Sandrine Delrieu : 06 46 48 36 97
Mail : lecerese@gmail.com

Clotilde O’Deyé : 06 20 35 90 44
Mail : lesculturesassociees@gmail.com

Coût / Prise en charge (2 jours)

Cette formation peut être prise en charge par la formation professionnelle, notamment pour les structures qui désirent la réaliser pour leurs salariés / intervenants..

Salariés / activité libérale : 450€
Prise en charge individuelle : 150€

Autres informations / formats

1/ Cette formation peut également être demandée en « intra » avec des formats adaptés aux spécificités des équipes et structures. 

2/ Dans une logique de territoire et de dynamique entre plusieurs structures (un collège/lycée + un centre social, une association…), cette formation peut s’inscrire dans un parcours collectif, en lien notamment avec les Politiques de la ville.

Ce temps de co-formation et d’échanges peut également déclencher des idées communes dépassant le cadre des deux jours de formation (inviter ensemble un chercheur ou un auteur, programmer un film avec des jeunes…).

Nous contacter pour informations et devis.